Quel avenir pour les puéricultrices ?
Le projet de la pratique avancée pour les puéricultrices vise à redéfinir leur rôle au sein du système de santé, en leur conférant des compétences élargies, un niveau d’expertise supérieur et une reconnaissance accrue dans la prise en charge de la santé de l’enfant. Origine du projet Le concept de pratique avancée trouve ses racines à l’international : les puéricultrices de pratique avancée existent déjà depuis plus de quarante ans en Amérique du Nord et au Royaume-Uni, où elles dispensent des soins spécialisés après une formation supplémentaire.
En France, cette initiative fait écho à de nombreux appels depuis plus de 10 ans à revaloriser la profession, à répondre aux enjeux de prévention, d’attractivité et de désertification médicale. L’Association Nationale des Puéricultrices(teurs) Diplômé(e)s et des Etudiant(e)s (ANPDE) et autres instances professionnelles défendent depuis plusieurs années une refonte de la formation, passant d’un cursus d’un an à un Master 2 universitaire intégrant les compétences de pratique avancée.
Avis des pédiatres : Certains pédiatres voient d’un bon œil le développement de la pratique avancée, considérant le rôle clé que ces professionnelles peuvent jouer dans la prévention, le dépistage précoce des troubles et la fluidification du parcours de soins. La collaboration médecin-puéricultrice est perçue comme bénéfique pour une prise en charge globale des enfants et de leurs familles.
Toutefois, il existe parfois des réserves, principalement sur la clarification des compétences et le cadre d’intervention, pour garantir la complémentarité et éviter la confusion des rôles.
Avis des puéricultrices : Les puéricultrices sont majoritairement favorables à l’évolution vers la pratique avancée, jugeant cette reconnaissance indispensable pour valoriser leur expertise et répondre aux besoins croissants de la population infantile.
Elles demandent que la spécialité soit maintenue et que la formation, actuellement jugée trop courte, soit repensée dans un cursus universitaire approfondi. Les représentants professionnels appuient l’importance d’une prise en charge globale tout au long de l’enfance, et non limitée à la « petite enfance ».[ https://www.staffsocial.fr/contenu/petite-enfance-vers- louverture-de-la-pratique-avancee-pour-les-infirmieres- puericultrices/]
Les conclusions des assises de la pédiatrie ont confirmé ces attentes (MAI 2024) : AXE 2 Améliorer l’organisation et la prise en charge sanitaire des jeunes, objectif 12 : Intégration de compétences en pratique avancée en « santé des enfants » dans l’évolution de la spécialité de puéricultrice pour une première rentrée en scolarité en septembre 2027 au plus tard Considération et statut de la pratique avancée La pratique avancée pour les puéricultrices serait considérée comme une extension de leur spécialité, permettant l’accès à de nouvelles missions (prévention déjà dans les missions de la puer, prescription d’examens, dépistage, coordination, exercice libéral), tout en maintenant un exercice en collaboration avec les médecins. Elle s’inscrirait dans un cadre dérogatoire par rapport à la pratique avancée infirmière générale visant une reconnaissance universitaire et réglementaire adaptée à la réalité du soin pédiatrique.
La LOI n° 2025-581 du 27 juin 2025 sur la profession d’infirmier qui dit que par dérogation à l’article L. 4301-1 et au I du présent article, les infirmiers puériculteurs peuvent exercer en pratique avancée selon des modalités propres à leur spécialité définie par décret en Conseil d’Etat. La DGOS a pris le sujet en mains à la suite de la parution de la loi. Les associations professionnelles sont en attente d’un calendrier de travail.
Points clés du projet Origine : Volonté d’alignement sur les standards internationaux et réponse aux enjeux de santé publique.
Avis des pédiatres : Collaboration renforcée, complémentarité, certains points de vigilance.
Avis puéricultrices : Forte demande pour une formation plus longue et une reconnaissance universitaire.
Considération pour les puéricultrices :
Statut expert, extension de compétences, rôle pivot dans la prévention et la coordination des soins pédiatriques.
Ce projet pourrait transformer le paysage de la santé infantile en France, en valorisant l’expertise unique des puéricultrices tout en assurant une meilleure articulation avec les autres acteurs de la pédiatrie.
Les IPA défendent un modèle unifié et exigeant, craignant qu’une ouverture trop large ne dilue la spécificité et la reconnaissance de leur métier. Cette opposition illustre les défis complexes de l’évolution des compétences infirmières dans le système de santé français.
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Un grand merci à : Emilie Chollet Directrice du développement RH et de la formation Vyv3 IDF. pour son aide à l’écriture de l’article et de ses remarques.
Les sources qui ont permis d’écrire cet article:
Infirmiers puériculteurs : quelle évolution vers la pratique avancée ?
Nous avons besoin de puéricultrices de pratique avancée
Petite Enfance : vers l’ouverture de la pratique avancée pour les IPDE ?
Infirmière de Pratique Avancée : les fondements de l’ IPA
L’ANPDE se dit prête à l’ouverture vers une pratique avancée de la petite enfance
Formation, exercice : les puéricultrices doivent vraiment évoluer !